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Les aventures névrotiques, cynophiles et éducatives d'une princesse innocente
1 juillet 2012

Moi pour faire le malin, je chantais en Italien, j'étais un goêland, en exil de sentiments

C'est sur ces jolies paroles pleines de sens de David et Jonathan que je t'annonce que je suis en vacances pour deux mois.

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Note informative : il paraît que l'article peut choquer les âmes sensibles, rapport à des descriptions un peu poussées.
Donc si tu manges tes Chocapics, songe à revenir plutôt une fois que tu auras digéré ton lait.
Bisous.

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TMTC, vu ma localisation géographique, il y a peu de chance que je fasse bronzer mes cuisses cet été. Et comme j'économise pour me payer mon wedding dream (TMTC #2), je ne pars pas à Ibiza balancer mon boule sur un yacht en sirotant du Champomy. Tant pis pour l'été magique ; j'ai plein de ménage en retard. Et je promènerai le poney. Ce sera sympa aussi...

Je suis donc en vacances, et ce depuis jeudi, vers 9h32.
Ou non.
Vers 11h17.

Je te raconte. (Une fois de plus, je t'annonce d'ores et déjà que ce qui va suivre n'est pas le truc le plus incontournable de la saison, étant donné que cet article est à l'image de ma vie en ce moment : pas incontournable)

Jeudi matin, à 9h, j'étais convoquée pour l'examen oral le plus chiant de ma vie d'éduc en formation : l'oral partenariat. (En gros, pour te résumer l'affaire, l'idée est de te faire pondre un écrit de 15 pages sur le travail en partenariat et que tu montres que t'es un chouette éduc qu'a tout bien pigé l'affaire, et puis, un mois après, tu passes devant un jury qui vérifie que tu as vraiment bien tout pigé l'affaire, des fois que). Déjà, crois-moi que pour faire ces putains de 15 pages, j'ai fait pleurer ma plume, comme dit Kool Shen (mais pas à propos de partenariat, lui. Plutôt sa copine morte. Bref.).

J'ai rendu ce qui me semblait être une grosse gastro insoignable. Cette métaphore, bien qu'elle puisse te faire froisser le nez en signe de dégoût, n'est pas hasardeuse.
Imagine toi que mon écrit est le début de la gastro. Tu es fébrile, tu ne te sens pas trop à l'aise à l'idée de manger ces lasagnes ce soir ; ya un truc qui coince, tu ne sais pas trop quoi. Et puis tu te mets à te vider douloureusement, et tu as l'impression que ça dure une éternité et que tu finiras par y laisser ta peau.
Imagine toi maintenant que mon oral est la fin de la gastro. La peau de ton ventre touche celle de ton dos, tu regardes Shoah avec un regard empreint de fraternité, et quand tu veux rendre les derniers jets de ta maladie, tu n'as plus rien qui sort et c'est douloureux : tu as déjà tout donner.

Mais bref, maintenant que je me suis moi-même rendue à moitié nauséeuse à parler de gastro, je reviens sur jeudi matin 9h.

Ou plutôt non, sur deux semaines avant, le temps d'une courte conversation :
Joker : Tiens, t'as reçu ta convoc pour ton truc.
Princesse : Attends, je joue à Gnome Town là.
Joker : Oh putain ! Tu passes le même jour que moi ! Et la même heure !
Princesse : Ah ouais ?
Joker : J'te jure ! Ah c'est marrant ça !
Princesse : Ouais c'est clair.
Bon, j'arrête là le flash-back puisque s'ensuit une conversation d'une profondeur rare, à l'image de ce petit panel qui est gratuit.
(Et c'est là que tu viens comprendre pourquoi je ne me suis sentie en vacances qu'à 11h17, heure à laquelle ma moitié m'a appelée, hystérique, pour me dire qu'elle avait tout cartonné, qu'elle était la graphiste de l'année et, pleurant cette fois, qu'elle m'aimait. Mon Joker à la guimauve <3)

La veille de nos examens oraux respectifs, je te laisse imaginer l'ambiance à la maison...
Alors déjà je peux te planter le décor ; je pense n'avoir jamais vécu ces dernières années dans un tel bordel et une telle crasse. Environ 3 semaines de vaisselle en retard (l'étape suivante, c'était les vermisseaux dans le bol de lait) (d'où mon conseil de finir tes Chaocapics avant de me lire, tu comprends mieux main'nant), environ autant concernant les lessives (et étant donné que j'ai 2 jeans, 3 tee-shirts et 1 pull, je me demande encore avec quel chiffon je me suis habillée ces derniers jours), de la moquette en poils de poney sur le parquet du salon, une salle de bain qui sent l'humidité et un fond de négligence hygiénique (les culottes sales qui restent trainer pendant.... eh bien 3 semaines) avec poils et divers cheveux en sus dans le lavabo et la baignoire. Je t'épargne le reste de l'appart, tu as, j'en suis convaincue, déjà une petite idée du laissé-aller. Et, si tu es fin comme Sherlock, tu peux imaginer dans quel état de névrose suractivée je pouvais être, avec ce sentiment que ta vie entière t'échappe, avec l'envie, voir la nécessité de t'assoir au milieu de la moquette de poils canins, et de pleurer en attendant la mort.
Je ne vais pas m'étendre sur les conversations que Joker et moi avons entretenu cette veille d'examen, dans la mesure où on a évité tout contact pendant 12 heures. Histoire de s'abstenir de transmettre à l'autre toute l'angoisse qui vient tout juste de te prendre à la gorge et là main'nant là ça va pas ça va pas ça va pas ça va pas ça va pas du tout du tout ça va pas, et finir de lui pourrir la soirée.

Jeudi matin, 9h.
Je suis devant ma super école d'éduc, mes ultimes post-its de révision dans mes mains qui sont tellement moites de stress que l'encre sur les post-its forme un joli test de Rorschach. Comme à chaque minute précédant un examen important, j'ai les joues rouges, je ris de manière saccadée en parlant fort et je suis tout bonnement stupide avec mon regard hagard ("mon regard hagard"... sympa. A soumettre à Kool Shen éventuellement).
Me voilà devant la salle, à attendre que les jurys m'ouvrent la porte. Un copain d'école est à côté de moi et m'engueule parce que soi-disant je respire fort et ça le stresse. Lui, pendant ce temps-là, fait les cents pas en répétant compulsivement putainputainputainputain et en donnant des petits coups de pieds dans les murs une fois qu'il a atteins le bout du couloir. Apaisant, comme collègue.
La porte s'ouvre et une quarantenaire sans charme me sourit. C'est là, en prenant mon sac, que j'ai senti ces frissons froids dans mon bas-ventre, cette immense envie de déféquer ici et maintenant. C'est pour cette seconde de drame intérieur que Dieu, dans son infinie bonté, nous a muni d'une conscience qui nous empêche de crier "NA MAIS ATTENDEZ JVAIS FAIRE CACA" en partant en courant.
Je rentre, et je rencontre le pote examinateur de la dame sans charme : un minet de 25 ans à tout casser, beau comme une sculpture romaine. Ca me rassure, mon jury est éclectique.

La dame : Bon alors c'est vous qui ouvrez les hostilités, sourire...
Princesse : Ahah, eh bien oui, oui, tout à fait, c'est une place particulière, sourire.
La dame : Ahah oui ! Allez, on vous écoute, sourire.
Princesse : Blabla de 5 minutes préparé depuis 15 jours mais récité genre super naturel, c'est de l'impro.
Le minet : C'est marrant parce que vous venez de répondre à ma première question. Super.
Princesse : Sourire humble.
La dame, le minet, Princesse : Conversation mondaine autour du dossier, où il ne manque plus que les Palmitos et le thé bergamote.
...
Le minet : Et alors, là, vous êtes en stage pour bosser avec les familles ; ça se passe comment ?
Princesse : Euh...... comment ça ? euh...... par rapport au partenariat vous voulez dire ?
La dame : Ah non non, c'est juste que ça nous intéresse mais comme il reste 10 minutes et qu'on n'a plus de questions à vous poser sur votre dossier....
Princesse : Ah ?... Pas sourire.
La dame : Ah non mais vous inquiétez pas ! Sourire rassurant, à deux battements de cils du clin d'oeil.

Bref. Interprétation de myself : positif.
Résultats mi-juillet mais j'ai dans l'idée que tout ça n'était peut-être pas si mauvais, après tout...



Moralité : parfois, on croit qu'on a une gastro, mais en fait c'est une simple indigestion.

 

 

 

Edit du 2 juillet : by the way, le Joker a bien craqué son slip pendant son jury puisqu'elle obtient la modeste note de 18/20 avec mention "excellent" en sus. Normal quoi.

Edit du 16 juillet : et moi, et moi, et moi, et moi eh ben j'ai eu 16 à mon écrit et 19 à mon oral. Mais personne ne le saura parce que personne ne lira. Je suis maudite.

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Commentaires
P
Momone : Hihi CACAAAAAAAAAA !!!!!!<br /> <br /> Je rêve d'un jour dire à mon jury "excusez-moi, mais il faut vraiment que j'aille me soulager, vous avez 2 minutes ?", juste pour voir leur tête. <br /> <br /> <br /> <br /> Charlie : Oui faut qu'on se voye, comme disent les ignorants. Je t'appelle très vite, j'ai très très très envie de te voir, tu me manques.
Z
Très bien écrit on s'y croirait j'ai presque fais péter le gaviscon!!;-) Donc en gros a ce que je lis ça s'est plutôt carrément bien passé, tu me tiendras au jus pour le résultat! Enfin te voila en vacances profites en pour bien te reposer! Cette semaine je suis de repos mercredi et jeudi et la semaine prochaine mardi et mercredi donc c'est when you want pour un trinquage collectif pour vos succès/vacances! Plein de bisous!<3
S
J'avoue je me suis demandée comment pouvait être l'ambiance at home chey vous. <br /> <br /> <br /> <br /> Sinon, mais j'ai ri QU EST CE QUE J AI RI, en lisant cet article, plein de caca. Un bonheur, un grand moment de détente pour moi, merci, et surtout, je visualise entièrement cet instant crucial où un choix doit finalement s'opérer en toi, entre la fuite aux toilettes, ou l'entrée en enfer...<br /> <br /> <br /> <br /> Soupir de bonheur. <3
P
Ah ben en voilà une bonne nouvelle ! <br /> <br /> <br /> <br /> Et je suis époustouflée par ce courage dont tu fais preuve quoi, à rester manger tes Chocapics devant tout ce gore. Juste : waouh.
S
Yo sista yo !<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai tellement visualisé ton " sourire humble ", j'ai pouffé dans mes chocapics ( ouais chui une warrior !).<br /> <br /> Bon sinon moi je suis encore en arrêt pour la 3(eme semaine d'affilée donc on peut se voir quoi :D
Les aventures névrotiques, cynophiles et éducatives d'une princesse innocente
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